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Nous plongeons dans la voie lactée. Nous longeons des étoiles écarlates. Notre peau s’effrite, leurs joues s’enflamment. Des êtres blancs et noirs nous dépassent sans un bruit. D’autres aux longs cous se cristallisent, mais leurs têtes disparaissent dans des masses aqueuses et troubles. Des restes de batailles perdues jonchent le chemin. L’épave d’un vaisseau flotte dans l’espace. Translucides, des astres s’accrochent à nos cheveux comme les feuilles aux branches. Plus nous nous enfonçons, plus le silence enveloppe nos bouches. Une lumière sans teint enrobe le paysage. Ainsi éclairée, chaque chose est anonyme. Bouleversées, les perspectives donnent le vertige. Plus l’on se noie, plus la clarté disparait. Pâles, nos corps fantômes s’évanouissent. Le bruissement des feuilles comme le cliquetis d’une horloge nous ramène à la surface.